Qu'est-ce qui aggrave l'endométriose ?
L'endométriose est une pathologie caractérisée par l'implantation de cellules semblables à l'endomètre, à l'extérieur de la cavité utérine.
Qu'est-ce que l'endomètre ?
C'est la muqueuse qui tapisse l'utérus. Une partie de l'endomètre est évacuée tous les mois lors des règles. Lors d'une grossesse, c'est également lui qui accueille l'ovule fécondé et protège l'embryon pendant sa croissance dans l'utérus.
L'endométriose, une pathologie multifactorielle
L'endométriose reste encore une pathologie mal comprise à l'heure actuelle. On sait néanmoins que plusieurs systèmes de notre organisme sont impliqués directement ou indirectement dans son développement et son maintien : le système digestif, immunitaire, endocrinien, reproducteur, nerveux.
Il est aujourd'hui accepté que l''endomètriose est une pathologie dépendante des oestrogènes : elle se développe plutôt sur des terrains à tendance hyper-oestrogénique. Pour autant, d'autres facteurs aggravants peuvent influencer le développement de cette pathologie. Les voici plus en détails.
Un microbiote en dysbiose
Le microbiote est le doux nom que l'on donne à la flore intestinale, composée de milliards de bactéries (des bonnes mais aussi des mauvaises !). Le microbiote est un écosystème à part entière, capable de moduler notre immunité, notre humeur, notre poids... et le développement de certaines pathologies.
Lorsque le microbiote est composé d'un plus grand nombre de bactéries dites "néfastes" que de bactéries bénéfiques on parle alors de dysbiose, pouvant créer plusieurs problématiques comme la perméabilité intestinale et l'inflammation. L'endométriose est très dépendante de l'inflammation.
En clair, il faut prendre soin de votre microbiote et le chouchouter ! Comment ? En mangeant varié et équilibré pour augmenter la présence de bonnes bactéries intestinales !
Les amis du microbiote : alimentation biologique, légumes à volonté, protéines de qualité, épices, herbes aromatiques, infusions, vinaigre de cidre, lactofermentations, graines germées...
Les ennemis du microbiote : charcuterie, friture, fast-food, colorants, additifs, conservateurs, boissons gazeuses, café (en excès)...
Une constipation chronique
Les oestrogènes sont éliminés à 20% par les selles. Pour les éliminer correctement, il faut donc aller à la selle au moins une fois par jour. Lorsque le transit n'est pas quotidien, on parle de constipation. La constipation favorise la stagnation des selles dans le côlon. Or, celles-ci contiennent des hormones à éliminer. Leur stagnation entraîne alors la remise en circulation des hormones dont les oestrogènes, pouvant, sur le long terme, favoriser un environnement hyper-oestrogénique, pouvant ainsi "nourrir" l'endométriose.
Les amis d'un bon transit intestinal : légumes à volonté (fibres), mouvements, sport, étirements, saine gestion du stress et des émotions...
Trop de stress
Si vous souffrez d'endométriose, il est possible que vous ayez remarqué que le stress aggrave vos douleurs. Il existe plusieurs explications à cela, mais l'une d'elle mérite qu'on s'y attarde plus en détail.
Imaginez un autobus avec des sièges vides qui sert de transporteur pour différentes hormones. Lorsque nous sommes stressées, l'hormone du stress (cortisol) est sécrétée en excès par notre corps. Le cortisol s'assoit donc dans le bus et y occupe de nombreuses places. La progestérone circule dans le même bus que le cortisol (la progestérone est sédative, anti-stress, c'est l'hormone bien-être du cycle!). Mais lorsqu'elle rentre dans le bus, la majorité des places est déjà occupée par le cortisol : la progestérone s'installe sur le peu de sièges restants. Lorsque l'autobus arrive à destination des cellules sur lesquels il doit "déposer" les hormones pour qu'elles agissent, la progestérone descend mais en faible quantité. En résulte alors un déséquilibre hormonal qui peut perturber le ratio oestrogènes/progestérone et accentuer possiblement les douleurs et symptômes d'endométriose.
Les plantes sont fabuleuses pour travailler l'équilibre hormonal. Notre cure Sweet Moon est spécifiquement étudiée pour rétablir une harmonie hormonale (en augmentant la progestérone) et agir sur tous les symptômes de l'endométriose pour que vous ne soyez plus obligée de louper une sortie entre amis à cause de vos douleurs !
Vous l'aurez compris, il faut donc apprendre à bien gérer son stress et à moins le subir : méditation, yoga, respirations, cohérence cardiaque, danse, chant, balades en nature, câlins... sont toutes des activités qui permettent de réduire le cortisol et de permettre indirectement, un meilleur équilibre hormonal !
Des traumatismes, chocs émotionnels, conflit identitaire
Chez certaines femmes, un traumatisme ou un choc émotionnel peut favoriser le développement de l'endométriose. Ce point est d'ailleurs relevé par le livre scientifique Textbook of Natural Medicine qui cite " les femmes ayant vécues des traumatismes émotionnels, sexuels et de la négligence dans l’enfance ont plus de risque de développer une endométriose".
Certains auteurs s’accordent à dire que l’endométriose peut également être liée à certaines mémoires familiales et à un possible conflit identitaire. Une femme ayant un rapport erroné à la maternité, des antécédents de fausses couches, des mémoires transgénérationnelles négatives associées à la maternité pourrait avoir plus de risques de souffrir d’endométriose.
Dans son livre Habiter son utérus, au cœur de la gynécologie émotionnelle, l’auteure Maud Renard donne un portrait nouveau et très intéressant de l’endométriose d’un point de vue plus psychologique. « Il est intéressant de savoir pour quelles raisons les cellules se sentent obligées de quitter l’utérus (...) L’utérus étant le symbole d’identité et de créativité, le conflit est donc identitaire. Quelqu’un ou quelque chose empêcherait votre utérus d’être celui qu’il a envie d’être (...) quelque chose vous empêche d’être celle que vous souhaiteriez devenir »
Ce point résonne en vous ? Il existe des solutions pour vous libérer émotionnellement. Si vous souhaitez aller plus loin, Marjorie Cambier, séxothérapeute spécialisée dans l'endométriose, propose des consultations visio pour traiter différents types de traumatismes et vous aider à atteindre une sexualité plus épanouie même avec une endométriose !
Encore une fois, cette partie plus émotionnelle peut parler à certaines femmes et pas à d'autres. Nous parlons bien ici de facteurs aggravants possibles et non pas d'une vérité absolue pour toutes les femmes ayant une endométriose :)
Les perturbateurs endocriniens
Comme leurs noms l'indique, les perturbateurs endocriniens perturbent l'équilibre endocrinien (=hormonal).
Selon plusieurs études, la prévalence de l’endométriose serait 1,65 plus élevé chez les femmes exposées aux dioxines ; 1,70 pour celles exposées aux polychlorobiphényles (PCB) et 1,23 pour les pesticides organochlorés. Plusieurs études démontrent le rôle négatif que peut avoir le Bisphénol A et certains phtalates dans le développement de l’endométriose
Malheureusement, aujourd'hui ils sont partout : plastique, teflon, pesticides, traitements anti-feu sur la literie, les vêtements, peinture... Si vous êtes atteinte d'endométriose, vous devez prêter une attention particulière aux molécules avec lesquelles vous êtes en contact.
Une astuce pour commencer ? Vous pouvez d'ores et déjà remplacer vos tupperwares en plastique par du verre et changer votre poêle en teflon pour de la céramique !
Un problème de thyroïde
L'hypothyroïdie et l'hyperthyroïdie pourraient aggraver l'endométriose. Les femmes ayant un déséquilibre de la thyroïde présenteraient plus de crampes utérines.
Vous soupçonnez une problématique au niveau de votre thyroïde ? Parlez-en avec votre médecin afin qu'il vous recommande les tests adaptés pour vérifier son bon fonctionnement.
Une carence en vitamine D
La vitamine D joue un rôle majeur dans le développement de l’endométriose en tant qu’immuno-régulatrice. Un taux élevé de vitamine D semble protecteur contre l’endométriose. Un faible taux de vitamine D est rattaché à un risque plus grand de développer de l’endométriose. Il est important de rappeler que l’utérus et les ovaires possèdent des récepteurs à vitamine D, ce qui montre encore ici le rôle primordial de cette vitamine pour le fonctionnement optimal de ces tissus !
La vitamine D peut être dosée très facilement par prise de sang. Une fois votre taux connu, rapprochez-vous d'un professionnel de santé afin de voir si vous devez vous supplémentez. Sous nos latitudes, il est recommandé de se supplémenter en vitamine D d'octobre à avril.
Vous l'aurez compris, il existe de nombreux facteurs aggravants de l'endométriose, qui ne sont pas tous cités dans cet article. Sachez qu'il est possible de mieux vivre avec l'endométriose et de réduire petits à petits vos symptômes. Le plus important est de vous faire accompagner car chaque endométriose est unique.
En tant que Naturopathe spécialisée sur l'endométriose & le cycle menstruel, je vous propose des accompagnements personnalisés pour apprendre à bien gérer cette pathologie dans votre quotidien pour mieux vivre avec. Rendez-vous sur Féminité Naturelle pour en savoir plus !
Alice Gabrillargues, Naturopathe
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